Clash back : un simulateur de « prise de tête » entre ados et parents

Partant du constat que cette génération d’ « ados.com » se montrait « de plus en plus réfractaire aux entretiens psy classiques » le Professeur Xavier Pommereau, chef du Pôle de l’adolescence au CHU de Pellegrin à Bordeaux, et son équipe, ont l’idée originale de créer un simulateur de « prise de tête » entre ados et parents, de type serious game (jeu vidéo en 3D, interactif à des fins éducatives).

La Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France, grâce aux dons Pièces jaunes, a décidé de s’associer à cette initiative originale en participant au financement du prototype « Clashback –Tattoo or not tattoo », dans le cadre du projet « des images pour la vie » développé par le Centre Abadie de Bordeaux.

Le principe est simple : le jeu simule des situations réelles entre un père « un peu relou » et sa fille Chloé, gothique, anorexique et boulimique, qui veut se faire un tatouage. A chaque réplique sélectionnée par l’ado, la conversation avec l’adulte virtuel prendra une tournure positive ou négative ; le script du dialogue est établi de façon à assigner au personnage adulte des émotions (tension, empathie, colère…) qui influeront directement sur la conversation. Les implications de ses répliques sont discutées avec le soignant ou l’éducateur qui accompagnent l’ado tout au long du jeu.

L’objectif est de disposer d’un support dont la forme permet à l’ado de mieux cerner ce qui se joue dans les relations interpersonnelles, lorsque celles-ci sont tendues et sources potentielles de conflits. Ce jeu doit également permettre de créer un « effet de distance » favorisant le recul et la prise de conscience à un âge où l’impulsivité réduit la réflexion.

Ce prototype expérimental a été testé au Centre Jean Abadie pendant deux ans auprès de plus de 500 adolescents.
Le résultat est positif principalement parce que ce jeu est un réel instrument intuitif et ludique, mais également un outil probant de médiation et d’analyse à visée éducative et thérapeutique. 80 000 € ont été alloués à ce projet.

La création d’Antennes Mobiles : à la rencontre des ados

La Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France compte, parmi ses cinq champs d’intervention, un programme qui lui tient particulièrement à cœur, la prise en charge des adolescents en souffrance. En France, 15% des adolescents se trouvent confrontés à de réelles difficultés. Ces jeunes, qui nécessitent des soins particuliers, sont souvent trop âgés pour les services de pédiatrie, mais pas assez pour être traités dans les services de médecine adulte. Depuis 10 ans, la Fondation a accompagné la création de 60 maisons dédiées et de services spécialisées.

Aujourd’hui, le succès de ces Maisons pour Adolescents aidant, la Fondation fait le pari de se rapprocher davantage des jeunes. En effet, deux obstacles peuvent les dissuader de pousser les portes d’une structure pour adolescents : l‘univers hospitalier, car les maisons des adolescents sont souvent construites dans les enceintes de l’hôpital, mais aussi l’éloignement avec l’une de ces structures, particulièrement dans les régions rurales. La Fondation encourage donc, pour aller au plus près de ces jeunes, la création d’antennes mobiles dépendant des Maisons des Adolescents.

Des équipes d’écoute et de soutien interviennent soit dans un espace neutre (Maison du Département, local mis à disposition par une mairie…), soit dans un véhicule de style monospace, aménagé. C’est le cas de la Maison des Adolescents de la Corrèze qui, implantée à Tulle, Brive et Ussel, a mis en place un dispositif d’antenne mobile afin d’aller au plus près du lieu de vie des adolescents et de leur entourage, dans les villages excentrés. En effet, même si dans ce département la Maison des Adolescents se situe sur les trois agglomérations principales, certains adolescents ne disposent pas toujours de moyens de locomotion pour s’y rendre ; pour d’autres, leur mal-être les conduits au refus de toute forme d’aide. C’est précisément à la rencontre de ces jeunes que se rend l’équipe mobile à bord d’un véhicule adapté, faisant office de bureau, financé par la Fondation à hauteur de 14 750 euros.

Nous avons accompagné financièrement ce même dispositif dans les départements de l’Ile et Vilaine, la Lozère et la Manche. Nous soutenons cette démarche qui consiste à aller vers les jeunes dès les premiers signes alarmants de souffrance, hors des lieux de soins traditionnels. Elle constitue un outil de prévention efficace pour anticiper d’autres interventions et faciliter les orientations vers des structures d’aide et de soins adaptés.

Marseille : création d’une unité de soins intensifs pour ados en crise

Dans le cadre de Pièces Jaunes 2015, Bernadette Chirac, Présidente de la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France et son équipe ont effectué, le 22 janvier dernier, un déplacement à l’hôpital Nord de Marseille.

Ce voyage événementiel en IDTGV, partenaire de la Fondation, avait pour but la présentation d’un projet pour lequel Madame Marina Picasso, a fait, via la Fondation, un don de 500 000 euros; il s’agit de l’Unité de Soins Intensifs pour Adolescents.

Ce projet, qui a fait l’objet de réflexions entre plusieurs partenaires et établissements hospitaliers de l’agglomération de Marseille, s’adresse à des 12-18 ans présentant des troubles psychiatriques et du comportement, admis aux urgences. Il consiste en une unité d’hospitalisation de courte durée comprenant 5 lits. Cette unité est dédiée à l’accueil, à l’évaluation des difficultés de l’adolescent et de sa famille et à l’élaboration d’un projet de soins à mettre en œuvre ou à réactiver. Le jeune patient est ensuite orienté vers le service adapté.

Le séjour en unité de soins intensifs est essentiellement conçu comme un moment de mise en mots, d’expression de la souffrance mais aussi de bilan et d’évaluation psychiatrique, psychologique, sociale et scolaire.
Grâce à l’aboutissement d’un processus partenarial interinstitutionnel particulièrement innovant, le fonctionnement de l’Unité de soins intensifs sera assuré par l’équipe du Pôle de Psychiatrie Infanto-juvénile du Centre Hospitalier Edouard Toulouse de Marseille, en partenariat avec l’AP-HM à l’Hôpital Nord où elle est implantée.

L’Unité de soins intensifs apportera une réponse mieux adaptée aux situations d’urgence et une meilleure qualité du parcours de soins Adolescents.

Visite du CHU de Rouen en présence de Bernadette Chirac

Visite du CHU de Rouen en présence de Bernadette Chirac et du chanteur John Mamann. Rencontre avec les parents de la Maison des ados, visite de l’unité de psychopathologie et médecine de l’adolescent, accueil à l’école de l’hôpital et pose de la première pierre de l’extension de l’hôpital de jour pour adolescent. Clôture de l’après-midi autour d’un concert de John Mamann.