Parvenir à concilier une alimentation à la fois adaptée à la pathologie et aux recommandations nutritionnelles avec les goûts des enfants, tel est l’objectif des ateliers de cuisine thérapeutiques. Ces moments, partagés dans la bonne humeur, avec les soignants, les familles, et de plus en plus souvent en présence de chefs, relèvent à la fois du soin et du plaisir.
La préparation d’un plat fait appel à un certain nombre de notions : l’anticipation, la maîtrise du temps dont on dispose pour la recette, l’attente pendant la phase de cuisson et le contrôle. Le patient expérimente des mélanges, travaille sa dextérité et sa motricité. Ses sens sont en éveil : le goût, l’odorat, le toucher, la vue et l’ouïe. Enfin, il découvre la joie « d’avoir fait lui-même » et surtout celle de partager.
Chez les adolescents souffrant de troubles du comportement alimentaire, le principe de l’atelier est d’apprendre à dédramatiser face aux aliments caloriques et d’acquérir des repères pour se reconstruire.
A l’hôpital de Chevilly Larue, la Fondation a accompagné, à hauteur de 6 854 euros, un beau projet de transformation de cuisine traditionnelle en « café-théâtre » destiné à des enfants souffrant de troubles envahissants du développement ou de spectres autistiques. Agés de 6 à 14 ans et présentant tous un intérêt pour la nourriture, des repas sont organisés pour eux autour de spectacles à visée thérapeutique et pédagogique.
159 cuisines pour personnes âgées hospitalisées cofinancées par la Fondation : ce chiffre témoigne de l’engouement des équipes hospitalières pour les animations et les activités de groupes auxquelles elles donnent lieu. La cuisine est un lieu familier dans lequel on se sent bien et qui rassure. Cette atmosphère va favoriser le dialogue entre résidents : on se remémore des recettes que l’on faisait pour sa famille, ses enfants quand ils étaient petits. C’est l’occasion de faire travailler sa mémoire : tel plat est-il plutôt d’été ou d’hiver ? L’atelier stimule les capacités cognitives, la concentration, l’attention, l’organisation, la compréhension. Il permet de retrouver des gestes familiers et de stimuler tous les sens. Cuisiner c’est aussi allier le besoin de manger à la notion de plaisir. Et, partager le mets que l’on est fier d’avoir confectionné, avec les soignants, la famille, les enfants dans le cadre de rencontres intergénérationnelles, procure une grande satisfaction.
A l’EHPAD du Centre Hospitalier de Janzé (35), grâce à une subvention de 15 000 euros de la Fondation, une cuisine thérapeutique permet de mener des animations de groupes régulières, ludiques et conviviales. Dans le cadre de l’opération + de Vie, en octobre prochain, une équipe de la Fondation aura le plaisir de se rendre sur place pour les découvrir et les partager.
Au total, 223 projets de cuisine thérapeutique ont été financés à hauteur de 1 000 000 d’euros.